Les drogues et le cerveau...

Les drogues ont la particularité de provoquer dans notre cerveau, et notre corps plus largement, des réactions physiologiques. Ces réactions sont possibles puisque les drogues actionnent certains neurotransmetteurs qui ont ces capacités physiologiques. Le Wikipédia des neurotransmetteurs permet d’éclaircir un peu.

Les neurotransmetteurs, ou neuromédiateurs, sont des composés chimiques libérés par les neurones agissant sur d’autres neurones, appelés neurones postsynaptiques, ou, plus rarement, sur d’autres types de cellules (comme les cellules musculaires et les cellules gliales comme les astrocytes).

Les neurotransmetteurs sont stockés au niveau de l’élément présynaptique dans des vésicules. Le contenu de ces vésicules est libéré (de 1 000 à 2 000 molécules en moyenne) dans l’espace synaptique au moment de l’arrivée d’un potentiel d’action. Là, les molécules diffusent vers les récepteurs transmembranaires localisés dans la membrane du neurone post-synaptique. Selon la nature du neurotransmetteur, l’élément postsynaptique aura comme réponse un potentiel postsynaptique inhibiteur (glycine, GABA…) ou excitateur (glutamate, acétylcholine…), s’opposant à, ou favorisant respectivement la naissance d’un potentiel d’action dans le neurone postsynaptique.

Les principaux neurotransmetteurs.

Il existe de nombreux neurotransmetteurs qui agissent sur notre cerveau, avec ou sans drogues. Les drogues agissent sur un grand nombre d’entre eux.

Chez les stimulants...

La dopamine a un certain nombre de fonctions importantes dans le cerveau, notamment la régulation du comportement moteur, des plaisirs liés à la motivation et de l’excitation émotionnelle. Elle joue un rôle essentiel dans le système de récompense ; la maladie de Parkinson a été associée à de faibles niveaux de dopamine et la schizophrénie à des niveaux élevés de dopamine.

L’acétylcholine a été le premier neurotransmetteur découvert dans les systèmes nerveux périphérique et central. Elle active les muscles squelettiques dans le système nerveux somatique et peut exciter ou inhiber les organes internes dans le système autonome. Elle est considérée comme le transmetteur à la jonction neuromusculaire reliant les nerfs moteurs aux muscles. L’acétylcholine agit également dans de nombreuses régions du cerveau, mais en utilisant différents types de récepteurs, notamment les récepteurs nicotiniques et muscariniques.

La noradrénaline fait partie de la classification des neurotransmetteurs, les catécholamines. Elle est synthétisée à partir de l’acide aminé tyrosine. Dans le système nerveux périphérique, l’un des principaux rôles de la noradrénaline est de stimuler la libération de l’hormone du stress, l’adrénaline, par les glandes surrénales.

L’adrénaline, un neurotransmetteur et une hormone, est synthétisée à partir de la tyrosine. Elle est libérée par les glandes surrénales et joue un rôle dans la réaction de lutte ou de fuite. Elle a des effets vasoconstricteurs qui favorisent l’augmentation du rythme cardiaque, de la pression artérielle et de la mobilisation de l’énergie. La vasoconstriction influence le métabolisme en favorisant la dégradation du glucose libéré dans la circulation sanguine. Elle a également des effets de bronchodilatation, c’est-à-dire de relaxation des voies respiratoires.

Chez les dépresseurs...

Une endorphine (de l’abréviation endogenous morphine — morphine endogène) est un neuropeptide opioïde endogène, c’est-à-dire un peptide agissant comme un neuromédiateur, produit par le corps, agissant sur les récepteurs opiacés, sans toutefois être chimiquement apparenté aux composés de l’opium. Les endorphines sont sécrétées par le complexe hypothalamo-hypophysaire chez les vertébrés lors d’activité physique intense, excitation, douleur et orgasme. On les retrouve entre autres dans le cerveau et la moelle épinière ainsi que dans le système digestif. Comme les opiacés, et en particulier la morphine (d’où leur nom), elles ont une capacité analgésique et procurent une sensation de bien-être voire d’euphorie.

Le GABA est utilisé dans la grande majorité des synapses inhibitrices rapides dans pratiquement toutes les parties du cerveau. De nombreuses drogues sédatives/tranquillisantes agissent en renforçant les effets du GABA. De même, la glycine est le transmetteur inhibiteur de la moelle épinière.

Chez les hallucinogènes...

Le système endocannabinoïde (ECS) est un système biologique composé de récepteurs qui réagissent à la présence d’endocannabinoïdes, des neurotransmetteurs rétrogrades à base de lipides endogènes, et aux protéines réceptrices cannabinoïdes qui sont exprimées dans tout le système nerveux central des vertébrés (y compris le cerveau) et le système nerveux périphérique.

Le système endocannabinoïde est impliqué dans la régulation de nombreux processus physiologiques et cognitifs, y compris la fertilité, la grossesse, le développement pré- et postnatal, diverses activités du système immunitaire, l’appétit, la sensation de douleur, l’humeur et la mémoire, et dans la médiation des effets pharmacologiques du cannabis.

Deux récepteurs cannabinoïdes primaires ont été identifiés comme étant les principaux acteurs du système endocannabinoïde : le récepteur CB1, cloné (ou isolé) pour la première fois en 1990 ; et le récepteur CB2, cloné en 1993. Chaque récepteur a une localisation et un rôle spécifiques. Les récepteurs CB1 se trouvent principalement dans le cerveau et le système nerveux, ainsi que dans les organes et tissus périphériques, et sont la principale cible moléculaire de l’anandamide (AEA), un cannabinoïde produit par le corps humain, ainsi que du THC exogène, le composant actif le plus connu de cannabis. Les récepteurs CB2 sont situés dans différentes parties du système immunitaire et agissent en antagonistes des récepteurs protéine G. Ils semblent être responsables de l’effet anti-inflammatoire, et possiblement d’autres effets thérapeutiques du cannabis.

Le glutamate est utilisé dans la grande majorité des synapses excitatrices rapides du cerveau et de la moelle épinière. Il est également utilisé dans la plupart des synapses “modifiables”, c’est-à-dire capables d’augmenter ou de diminuer leur force. On pense que les synapses modifiables sont les principaux éléments de stockage de la mémoire dans le cerveau. La libération excessive de glutamate peut surstimuler le cerveau et entraîner une excitotoxicité provoquant la mort des cellules et entraînant des crises d’épilepsie ou des accidents vasculaires cérébraux.

La sérotonine est un neurotransmetteur monoaminergique. La plupart est produite et présente dans l’intestin (environ 90 %), le reste se trouvant dans les neurones du système nerveux central. Elle régule l’appétit, le sommeil, la mémoire et l’apprentissage, la température, l’humeur, le comportement, la contraction musculaire, le fonctionnement du système cardiovasculaire et du système endocrinien. On suppose qu’elle joue un rôle dans la dépression, car certains patients déprimés présentent des concentrations plus faibles de métabolites de la sérotonine dans leur liquide céphalo-rachidien et leurs tissus cérébraux.