L'analyse de drogues !

Sur ce site, vous pouvez voir de nombreuses drogues, parfois avec des noms barbares, qu’il est souvent difficile d’identifier en ressentant uniquement leurs effets. Pour réduire les risques, des techniques d’analyse ont été développées et elles permettent de connaître son produit avant de le consommer. Cette page vous permettra de voir plus en détail comment on fait ! La carte interactive (coucou Techno+) est un premier moyen de trouver un lieu d’analyse.

L’analyse de drogues a une histoire riche, mais nous allons ici nous concentrer sur ce qui est faisable en France. Tout d’abord, il existe plusieurs manières d’analyser ses drogues : les tests colorimétriques et les analyses plus poussées avec des machines. Cependant, les tests colorimétriques sont interdits depuis 2005 pour éviter un “faux sentiment de sécurité” chez les consommateurs. Les associations de RdR n’ont donc pas le droit d’en faire la promotion ou d’en fournir.

Il est tout de même important de souligner le fait que, même si une analyse est faite avec une machine, la certitude ne pourra jamais être de 100% sur les résultats obtenus. Le “faux sentiment de sécurité” persistera même s’il peut grandement diminuer à mesure que la qualité de l’analyse s’améliore.

L’outil de base de l’analyse tel qu’il est parfois pratiqué directement en teuf ou à la maison.

Les tests colorimétriques misent sur l’utilisation de réactifs chimiques qui indiquent la présence d’une classe de drogues par un changement de couleur, lorsqu’exposés aux composés cibles. Quelques gouttes d’un réactif doivent être ajoutées à la drogue réduite en poudre. Il faut ensuite se fier à la charte de couleurs ou à l’application proposés par le fabricant, afin de détecter la présence possible d’une substance, en fonction de la couleur obtenue et en référence à la charte de couleurs. Un subreddit est spécialisé sur cette question du testing. Vous pouvez aussi aller sur ce thread de Psychonaut.

Différentes des tests colorimétriques, elles ne recherchent qu’une drogue.

Ces bandelettes ne rentrent pas dans le cadre de l’interdiction de 2005 étant donné qu’elles ont une utilisation plus simple et un résultat plus robuste : soit la drogue recherchée par la bandelette est présente, soit elle ne l’est pas. On retrouve par exemple des fentanyl strips aux États-Unis pour lutter contre les dégâts causés par les overdoses liées au fentanyl.

La chromatographie sur couche mince est une technique analytique permettant la séparation des différents composés chimiques d’un échantillon. 

La séparation se produit grâce aux différences d’interactions qu’ont les molécules présentes avec une phase mobile (un solvant, ou un mélange de solvants) et une phase stationnaire (généralement un gel de silice) sur une plaque habituellement en verre ou en aluminium.

Les composés migrent sur la plaque à différentes hauteurs dépendamment de leurs propriétés particulières. Ils demeurent ensuite à la surface de la silice. Après la séparation des composés chimiques, une technique de détection doit être employée afin de pouvoir les identifier. Une lampe UV est généralement utilisée pour révéler la présence des composés. Différents réactifs colorimétriques peuvent aussi être utilisés et donneront une coloration aux composés sur la plaque de CCM. Les couleurs et les positions des substances révélées sur la plaque sont comparées à celles des drogues de référence connues. La présence de plusieurs points indique un mélange. Toutefois, la résolution de cette technique est faible et un seul point ne garantit pas la pureté.

Technique permettant de repérer des drogues sans pouvoir les quantifier, elle est rapide et ne nécessite que peu de volume de la drogue.

La spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier (SITF) fonctionne en projetant différentes longueurs d’onde de lumière infrarouge sur l’échantillon soumis pour analyse. La quantité du rayonnement absorbé pour chaque longueur d’onde utilisée est ensuite mesurée. Chaque substance possède un patron d’absorption unique qui forme un spectre unique (une sorte d’empreinte digitale chimique). Les informations obtenues permettent ainsi d’identifier les substances présentes dans l’échantillon en fonction de leur spectre.

Outil de White Hat Chemistry pour aider à la lecture des spectre : c’est par là

Il en existe deux types : avec détection UV (HPLC-UV) ; avec spectrométrie de masse (HPLC-MS).

La chromatographie en phase liquide à haute performance est une technologie d’analyse comportant deux étapes : une étape de séparation des composés d’une substance, puis celle de la détection et l’identification des composés. C’est sur la seconde étape que l’UV et la MS se distinguent.

Il existe bien d’autres méthodes, et si vous voulez plus de détails n’hésitez pas à cliquer ici. Vous pouvez aussi avoir un avis d’expert sur la question dans ce papier. L’analyse en France est parfaitement légale et garantie par la loi de 2016 sur la modernisation de notre système de santé.

De nombreux CAARUD offrent la possibilité d’analyser ses drogues, et si vous souhaitez accéder à un service d’analyse vous pouvez parcourir la carte ci-dessous pour repérer l’endroit le plus près de chez vous qui le propose.

 

Base, chlorhydrate, sulfate, bromhydrate... quoi ?

Les drogues arrivent rarement complètement pures dans nos boîtes à lettre. Mais du coup comment s’y retrouver avec tous ces termes barbares ?

La cocaïne, par exemple, est le plus souvent sous forme de sel (hydrochlorate ou HCl), et sa forme vraiment pure est la forme dite basée (freebase en anglais) qui est plus communément appelée crack. Dans le tableau ci-dessous, on voit que pour une cocaïne en poudre (donc HCl) pure à 100%, cela équivaut à 89.23% de pureté de la forme base (la vraie pureté du produit). On peut retrouver une pureté au-dessus de 100% pour un produit sous forme de sel HCl ou autre, mais la base ne peut jamais excéder 100% puisque c’est la réelle pureté maximale de la molécule.

Certains résultats d’analyse sont rendus sous forme d’équivalent HCl, HBr ou sulfate, et un petit calcul en croix est donc nécessaire pour retrouver l’équivalent en base afin de connaître la réelle pureté du produit analysé.

Equivalent base de la cocaïne
Equivalent hydrochlorate (HCl)
Equivalent sulfate
Equivalent bromhydrate (HBr)
89.23
100.00
103.70
113.00

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