Codéine

La codéine (également connue sous le nom de 3-méthylmorphine) est une substance opioïde naturelle de la classe des morphinanes que l’on trouve dans les extraits de pavot, en particulier Papaver bracteatum. Les membres de ce groupe produisent des effets tels que la sédation, la suppression de la toux (d’où les sirops devenus “purple drank“) et l’euphorie lorsqu’ils sont administrés.

“Le Purple Drank est une drogue récréative composée d’un sirop contre la toux (à base de codéine, de chlorhydrate de prométhazine) mélangé à une boisson, généralement du Sprite ou de l’alcool. La composition chimique (codéine ou 3-méthylmorphine) est un alcaloïde phénanthrène dont le squelette est constitué de trois anneaux de benzène fusionnés, que l’on trouve dans le Papaver somniferum, à des concentrations pouvant atteindre 10 %. Autrefois extraite du pavot, elle est aujourd’hui dérivée d’un processus semi-synthétique par méthylation de la morphine.”

Miuli, A., Stigliano, G., Lalli, A., Coladonato, M., D’Angelo, L., Esposito, F., … & Di Giannantonio, M. (2020). “Purple Drank”(Codeine and Promethazine Cough Syrup): a systematic review of a social phenomenon with medical implications. Journal of Psychoactive Drugs, 52(5), 453-462.

Effets
Oral
Légers
30 - 60 mg
Moyens
60 - 90 mg
Forts
90 - 120 mg
Très forts
120 + mg
Phases
Oral
Début
1 - 2 h
Effets principaux
3 - 5 h
Descente
2 - 4 h
Effets résiduels
???

La codéine n’est pas elle-même active au niveau central et doit d’abord être convertie en morphine par l’enzyme CYP2D6 du cytochrome P450 (il s’agit donc d’un promédicament de la morphine) par le biais d’un métabolisme de premier passage. La codéine est également métabolisée en norcodéine, une substance inactive, par le système enzymatique CYP3A4.

Un certain pourcentage de la population produit moins d’enzymes CYP2D6 et subit donc une réduction significative des effets de la codéine par rapport à la personne moyenne. Cependant, d’autres personnes produisent des enzymes CYP2D6 en plus grande quantité, ce qui peut entraîner une hypersensibilité au médicament. Certaines méthodes de potentialisation des opioïdes, telles que l’utilisation de jus de pamplemousse tout au long de la journée avant la consommation, inhibent l’enzyme CYP3A4.

Il existe une limite supérieure à la quantité de codéine qui peut être convertie en morphine par métabolisme enzymatique au cours d’une séance individuelle. Cette limite est communément appelée “dose plafond“, et l’on pense généralement qu’elle se situe autour de 400 mg. La consommation de doses plus élevées entraîne des effets secondaires plus importants, tels que des démangeaisons et des nausées, mais n’augmente pas l’euphorie.

Les métabolites actifs de la codéine, notamment la morphine, exercent leurs effets en se liant aux récepteurs opioïdes et en les activant, principalement le récepteur μ-opioïde, car les opioïdes imitent structurellement les endorphines endogènes que l’on trouve naturellement dans l’organisme et qui agissent également sur l’ensemble des récepteurs μ-opioïdes.

La codéine est semble-t-il l’opioïde le plus utilisé, et son potentiel addictif n’est pas à négliger. Cela dit, bien que certains dommages associés à la surconsommation de codéine sont directement liés à une prise prolongée, de nombreuses conséquences graves découlent d’une surconsommation concomitante d’ibuprofène ou de paracétamol dans des produits combinés.