L'importance du consentement

La notion de consentement est souvent discutée lorsque des sujets touchants à la sexualité sont abordés. Et bien entendu, la sexualité est souvent en lien avec la consommation de substances psychoactives. Mais le consentement est une notion importante quand on parle du droit à disposer de son corps. Cela implique de respecter un certain nombre de choses, la première étant la volonté de la personne de consommer ou de ne pas consommer.

Le consentement est de nos jours quelque chose de bien étudié. Des réflexions et une volonté de mieux prendre en compte la parole des personnes dans le milieu de la recherche, par exemple, datent d’au moins 1947 avec le Code de Nuremberg, qui pose les bases du “consentement éclairé”. Seulement, Noam Chomsky nous a démontré il y a longtemps que le consentement pouvait être largement influencé et manipulé, et qu’il peut nous sembler que l’on décide alors que la réalité est tout autre.

Le consentement est un concept essentiel dans les domaines de l’autonomie personnelle, du respect et de l’éthique, en particulier dans le contexte des relations interpersonnelles, des activités sexuelles et de diverses autres situations. Le consentement peut être défini comme l’accord ou la permission volontaire, clair et enthousiaste donné par un individu pour participer à une activité particulière, généralement après avoir reçu suffisamment d’informations sur l’activité et ses conséquences potentielles.

Dans le contexte sexuel, le consentement revêt une importance particulière et constitue le fondement de relations intimes saines et respectueuses. Cela signifie que toutes les parties impliquées acceptent librement et volontairement de participer à une activité sexuelle, et elles ont le droit de retirer leur consentement à tout moment au cours de l’activité. Le consentement doit être continu, mutuel et basé sur une compréhension claire de ce qui se passe.

Le consentement n’est pas valable s’il est obtenu par la force ou sous la contrainte. Il doit être donné par des individus ayant la capacité mentale de prendre des décisions éclairées. Le consentement consiste à respecter les limites et l’autonomie d’un individu, et il est un élément essentiel pour promouvoir des relations saines, respectueuses et consensuelles. Il est important de communiquer ouvertement et honnêtement pour s’assurer que toutes les parties sont sur la même longueur d’onde et à l’aise avec les activités auxquelles elles participent.

Choisir librement, c'est vraiment possible ?

Rien de plus naturel comme questionnement, et on a besoin de réponses !

La définition qui semble faire consensus du consentement est celle-ci : être libre de choisir si on fait x,y,z ou non. Bien sûr cette liberté est conditionnée au fait d’être suffisamment informé, libre de toute influence extérieure et en pleine capacité de ses moyens de réflexion. Mais est-ce que tout ça est vraiment possible ?

Si l’on se place du point de vue social, c’est-à-dire comment on imagine la société et le vivre-ensemble, il est tout à fait possible de tendre vers des relations basées sur la confiance et le respect mutuel. Le consentement est ce que l’on doit rechercher lorsque l’on propose quelque chose à quelqu’un, mais aussi et surtout comment on le propose. Si la personne dit “oui” après qu’on ait menti, ou usé d’une quelconque stratégie malhonnête, ce “oui” n’a pas de réelle valeur.

Ne pas chercher à manipuler...

Quand on propose quelque chose, il est indispensable d’envisager que la personne puisse refuser. Sinon, ce n’est pas une demande, mais une exigence, une injonction. Et il n’est pas acceptable de soustraire des informations pour favoriser un “oui”.

... ni à contraindre.

Il n’est pas permis d’insister lorsque le “non” est prononcé, ou tout autre chose signifiant clairement un refus même temporaire (“bof, pas trop envie” ; “je suis pas sûr que ce soit une bonne idée…” ; “j’ai besoin d’y réfléchir avant de me prononcer”, etc).

Droguer les gens à leur insu, c'est crade.

Et c’est complètement illégal.

Code Pénal : chapitre II : Des atteintes à l'intégrité physique ou psychique de la personne.

“L’administration de substances nuisibles ayant porté atteinte à
l’intégrité physique ou psychique d’autrui est punie des peines
mentionnées aux articles 222-7 à 222-14-1 suivant les distinctions prévues par ces articles.”

“Le viol défini à l’article 222-23 est puni de vingt ans de réclusion criminelle :
[…]
15° Lorsqu’une substance a été administrée à la victime, à son insu, afin d’altérer son discernement ou le contrôle de ses actes.”

“L’infraction définie à l’article 222-27 est punie de sept ans d’emprisonnement et de 100 000 euros d’amende :
[…]
11° Lorsqu’une substance a été administrée à la victime, à son insu, afin d’altérer son discernement ou le contrôle de ses actes.”

“L’infraction définie à l’article 222-29 est punie de dix ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende :
[…]
8° Lorsqu’une substance a été administrée à la victime, à son insu, afin d’altérer son discernement ou le contrôle de ses actes.”

“Le fait d’administrer à une personne, à son insu, une substance de
nature à altérer son discernement ou le contrôle de ses actes afin de
commettre à son égard un viol ou une agression sexuelle est puni de cinq
ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende.
Lorsque les faits sont commis sur un mineur de quinze ans ou une
personne particulièrement vulnérable, les peines sont portées à sept ans
d’emprisonnement et à 100 000 € d’amende.”

Que ce soit pour rire ou pour “faire une blague”, forcer une personne à consommer est complètement interdit (et dégueulasse). Ne mettez rien dans le verre des autres, ne leur faites pas croire qu’ils consomment quelque chose alors qu’ils s’attendent à une autre substance, bref, ne soyez pas des enflures.

Et si vous pensez un jour avoir été droguée à votre insu, n’hésitez pas à demander de l’aide et à faire une analyse toxicologique à l’hôpital. Certaines drogues s’évacuent vite de l’organisme, le temps est précieux. Et au maximum, ne restez pas seules dans ces moments-là.

Où trouver de l'aide ?

N’hésitez pas à contribuer à cette page, par le biais de témoignages, de ressources à mettre en avant, ou tout autre chose d’utile pour aider les personnes concernées par ce sujet.

L’adresse de contact est toujours en bas de page.