Les dépresseurs

Les dépresseurs constituent une famille de drogues souvent comparée à la famille des stimulants qui a une action contraire (“downer” contre “upper“). L’idée de ces drogues est de ralentir l’activité du système nerveux pour des raisons diverses et variées, mais souvent liées à l’anxiété, au stress, à la phobie sociale et aux douleurs physiques et mentales. Ces raisons sont aussi ce qui augmente le risque d’addiction et de dépendance physique puisque simplement consommer ne règle pas les différents problèmes mais les masque tout au plus.

Les fiches drogues disponibles

Les types de dépresseurs

Les dépresseurs regroupent un grand nombre de drogues différentes :

Les GABAergiques, qui ont une action sur l’acide γ-aminobutyrique (GABA) : alcool, GHB/GBL, baclofène, zopiclone…
Les gabapentinoïdes qui sont des dérivés du GABA : phenibut, prégabaline, gabapentine, imagabaline…
Les opioïdes et opiacés qui calment la douleur et ont une action sédative : héroïne, morphine, codéine, fentanyl…
Les benzodiazépines dont on se sert pour réduire l’anxiété, les pensées intrusives : alprazolam (xanax), diazépam (valium), etizolam, bromazolam…

Un bon équilibre entre le GABA et le glutamate dans le système d’une personne est important, et une mauvaise circulation du GABA dans le cerveau serait un facteur important dans la dépression persistante. Il faut cependant faire attention à ne pas conclure que l’abus de substances gabaergiques est nécessairement lié à de l’anxiété chronique ou à une dépression. Les recherches récentes établissent des liens mais pas des corrélations suffisamment fortes pour affirmer cela.

“Les récepteurs GABAB sont impliqués au niveau central dans la récompense et la dépression, comme l’indiquent les effets modulateurs des ligands des récepteurs GABAB et des variantes d’isoformes dans l’anhédonie induite par le stress ou le sevrage de psychostimulants. En général, les antagonistes des récepteurs GABAB ont un effet antidépresseur, tandis que l’activation des récepteurs GABAB par des modulateurs allostériques positifs ou des agonistes atténue la récompense et la dépendance à la nicotine.”

Source : Jacobson, L. H., Vlachou, S., Slattery, D. A., Li, X., & Cryan, J. F. (2018). The gamma-aminobutyric acid B receptor in depression and reward. Biological psychiatry, 83(11), 963-976.

“L’acide gamma-aminobutyrique (GABA) est un acide aminé non protéinogène et le principal neurotransmetteur inhibiteur du cerveau des mammifères. Les effets du GABA sur la réduction du stress et l’amélioration du sommeil ont été établis. Cependant, bien que plusieurs essais cliniques aient été menés chez l’homme, les résultats concernant le rôle de la prise orale de GABA naturel et/ou biosynthétique sur le stress et le sommeil sont mitigés.”

Source : Hepsomali, P., Groeger, J. A., Nishihira, J., & Scholey, A. (2020). Effects of oral gamma-aminobutyric acid (GABA) administration on stress and sleep in humans: A systematic review. Frontiers in neuroscience, 14, 923.

“Les études sur la prédisposition neurobiologique à consommer de l’alcool (éthanol) et à passer à un comportement de consommation incontrôlée (alcoolisme), ainsi que les études sur les effets de l’alcool sur les fonctions cérébrales, ont entamé une phase de croissance logarithmique après l’abrogation du 18e amendement de la Constitution des États-Unis. Bien que les premières études aient été primitives par rapport aux normes technologiques actuelles, elles ont clairement démontré les effets de l’alcool sur la structure et les fonctions cérébrales et, à la fin du 20e siècle, elles ne laissaient guère de doute sur le fait que l’alcoolisme est une “maladie” du cerveau. Cette revue retrace l’histoire des développements dans la compréhension des effets de l’éthanol sur les systèmes inhibiteurs et excitateurs les plus importants du cerveau (neurotransmission GABA et glutamate).”

Source : Tabakoff, B., & Hoffman, P. L. (2013). The neurobiology of alcohol consumption and alcoholism: an integrative history. Pharmacology Biochemistry and Behavior, 113, 20-37.

Toutes ces drogues ne sont pas sans risque, l’alcool en étant le pire représentant. Les dépresseurs peuvent ralentir l’activité cérébrale à tel point que des fonctions basiques peuvent finir par s’arrêter : fréquence cardiaque qui baisse dangereusement, respiration qui se stoppe brutalement, mémoire fortement impactée, contrôle moteur difficile… Ce sont aussi des drogues que l’on retrouve associées à des drames sociaux : alcool et violences conjugales, alcool et violences sexuelles, alcool, benzodiazépines dans les soumissions chimiques.