Caféine

La caféine est un stimulant qui favorise l'éveil, la concentration et la motivation.

N'hésitez pas à doser une consommation habituelle pour savoir quelle est votre dose idéale.

La caféine a une action dopaminergique.

La caféine pour lutter contre le sommeil ? Une fausse bonne idée sur le long terme...

Le risque addictif de la caféine est élevé, et les rituels comme la "pause café" n'aident pas à s'en défaire.

La caféine à dose modérée présente très peu de risques immédiats pour la santé.

Les mélanges avec la kétamine et la MDMA présentent quelques risques.

La caféine et ses effets

La caféine (1,3,7-Trimethylxanthine) est une substance stimulante naturelle de la classe des xanthines. Ses effets notables sont la stimulation, l’éveil, l’amélioration de la concentration et de la motivation. C’est la substance psychoactive la plus consommée au monde. La caféine se trouve en quantités variables dans les graines, les feuilles et les fruits de certaines plantes, où elle agit comme un pesticide naturel et améliore la mémoire de récompense des pollinisateurs. L’homme la consomme le plus souvent dans des infusions extraites des graines du caféier et des feuilles du théier, ainsi que dans divers aliments et boissons contenant des produits dérivés de la noix de kola.

« Actuellement, environ 80 % de la population mondiale consomme chaque jour un produit caféiné, principalement pour ses effets stimulants, ce qui en fait la substance psychoactive la plus consommée au monde. »

dePaula, J., & Farah, A. (2019). Caffeine consumption through coffee: Content in the beverage, metabolism, health benefits and risks. Beverages, 5(2), 37.

Bien doser la caféine

Effets
Oral
Nasal
Légers
10 - 50 mg
10 - 25 mg
Moyens
50 - 150 mg
25 - 40 mg
Forts
150 - 500 mg
40 - 80 mg
Très forts
500 + mg
80 + mg
Phases
Oral
Nasal
Début
1 h
0.5 - 2 min
Effets principaux
1 - 2 h
0.5 - 1 h
Descente
6 - 10 h
6 - 10 h
Effets résiduels
2 - 4 h
6 - 24 h

Mécanismes de la caféine dans le corps

La caféine étant un stimulant, il n’est pas rare de voir dans ses effets l’anxiété et la vigilance exagérée chez les consommateurs. Cela se produit notamment par la modulation des neurones dopaminergiques, comme le montre cette revue, et la caféine pourrait avoir des effets protecteurs sur les neurones glutamatergiques.

Le dosage de caféine semble peu important dans la durée de sa présence dans l’organisme. Cependant, la manière de consommer influe sur la rapidité de l’arrivée des effets, comme le montre cette étude.

caféine

Wickham, K. A., & Spriet, L. L. (2018). Administration of caffeine in alternate forms. Sports Medicine, 48, 79-91.

La caféine et le sommeil

La caféine est consommée partout dans le monde, que ce soit dans le café ou dans le thé (on l’appelle alors théine). Elle a une demi-vie d’élimination de 4 à 6 heures, ce qui fait qu’elle ne se contente pas de garder éveillé durant la journée, elle perturbe aussi le sommeil des consommateurs, même s’ils ne s’en rendent pas spécialement compte. Une méta-analyse a montré que bien qu’un thé noir (en moyenne chargé à 47 mg pour 250 mL) ne perturbe pas le sommeil particulièrement, il est tout de même important d’éviter le café (107 mg pour 250 mL) avant de dormir (8 heures entre le café et le sommeil sont conseillés) ainsi que les compléments alimentaires pour le sport (217 mg pour 250 mL, 13 heures avant de devoir dormir).

« La consommation de caféine nuit à la durée totale du sommeil, à la latence d’endormissement, à l’éveil après l’endormissement, à l’efficacité du sommeil et à l’architecture du sommeil. La réduction de la durée totale du sommeil dépend de la dose finale de caféine et du moment de la journée où elle est consommée par rapport à l’heure du coucher. Plus précisément, plus les doses de caféine consommées sont proches de l’heure du coucher, plus la réduction de la durée totale du sommeil est importante. »‘

Caféine et addiction

« Les consommateurs de caféine peuvent en devenir psychologiquement ou physiquement dépendants, ce qui entraîne des effets néfastes. L’accoutumance à la caféine est une dépendance psychologique ou physiologique à la drogue, qui est identifiée par l’impact de la caféine sur le fonctionnement quotidien d’une personne plutôt que par la quantité réelle de caféine consommée chaque jour. La caféine crée une dépendance physiologique lorsque la consommation de caféine dépasse 250 mg pendant une période prolongée ou lorsqu’elle est fortement utilisée et qu’à l’arrêt brutal, les patients ressentent des symptômes de sevrage qui se manifestent par des symptômes somatiques de type grippal, des maux de tête, des difficultés de concentration, de la lassitude et de la dysphorie. Un rythme cardiaque rapide, une fonction motrice réduite et des mictions fréquentes ou incontrôlables sont autant d’indications.

[…]

Au cours des dix dernières années, les produits contenant de la caféine sont devenus de plus en plus populaires et les consommateurs de caféine ont commencé à souffrir de troubles cliniquement significatifs, tels que la dépendance à la caféine (plus de 30 %) et/ou l’accoutumance, ce qui a suscité des inquiétudes croissantes quant aux effets d’une consommation à long terme sur la santé publique.« 

Amer, S. A., Alamri, F. A., Alradini, F. A., Alenezi, M. A., Shah, J., Fagehy, A. A., … & Elsayed, M. (2023). Caffeine addiction and determinants of caffeine consumption among health care providers: a descriptive national study. European Review for Medical & Pharmacological Sciences, 27(8).

Les risques physiques

« La consommation d’une dose unique de 200 mg de caféine, ou moins, par des personnes en bonne santé sans comorbidités ni perturbations pharmacocinétiques, n’est généralement pas associée à des effets toxiques. Cependant, une dose supérieure à 300 mg en une seule fois peut provoquer une intoxication à la caféine, dont les symptômes sont principalement liés à son effet stimulant. Les symptômes les plus fréquents sont les suivants : agitation, nervosité, excitation, insomnie, rougeur du visage, augmentation de la miction, troubles gastro-intestinaux, tremblements musculaires, flux chaotique des pensées et des paroles, irritabilité, arythmie, tachycardie et agitation psychomotrice. La gravité des effets indésirables de la consommation de caféine dépend de la dose. Le seuil de toxicité de la caféine semble être d’environ 400 mg/jour chez les adultes en bonne santé (19 ans ou plus), 100 mg/jour chez les adolescents en bonne santé (12-18 ans) et 2,5 mg/kg/jour chez les enfants en bonne santé (moins de 12 ans).

La consommation de caféine peut être associée à des effets positifs sur la santé, mais aussi à des effets secondaires. Le pire scénario directement lié à la consommation de grammes de caféine est la mort, généralement à la suite d’une tentative de suicide, bien qu’elle soit également rare. Le risque accru d’effets indésirables de la caféine doit être pris en compte chez les personnes qui métabolisent mal la caféine, les personnes souffrant de maladies hépatiques et les personnes souffrant de maladies cardiaques, qui peuvent mourir après avoir ingéré de la caféine à des niveaux bien inférieurs à ce qui est normalement considéré comme toxique.« 

Rodak, K., Kokot, I., & Kratz, E. M. (2021). Caffeine as a factor influencing the functioning of the human body—friend or foe?. Nutrients, 13(9), 3088.